Amelie Lerebourg, se méfier de l’eau qui dort
19.09 > 11.10.2020
« – Maman, qu’est-ce que tu fais ?
– J’essaye d’exprimer quelque chose par le dessin, un sentiment mêlé, quelque chose qui m’habite, mais je n’y arrive pas bien.
– Quel sentiment ?
– Un mélange de joie et de tristesse, de fragilité et de force : le sentiment d’être à la fois brisée et unifiée.
– Peut-être que tu essaies de faire des choses trop compliquées : fais un dessin pour dire que tu es fragile et un dessin pour dire que tu es forte. «
Mais non, je ne crois pas : je m’entête!
Peu m’importe que j’y arrive ou pas : c’est l’élan qui me meut, le désir qui me pousse à chercher, chercher encore… la formule magique de l’union des contraires, la mise-à-plat de mes contradictions, l’union du haut et du bas…C’est un combat: que tout cela tienne ensemble sur la feuille!…
Dès les Beaux-Arts, j’ai expérimenté et mêlé deux techniques : le dessin, graphique et incisif, et la peinture fluide où je laissais s’épanouir la couleur.
L’aquarelle m’accompagne depuis les années 2001. Dimension sensuelle de l’eau et de la couleur. Dans les séries des années 2000 à 2007, la couleur était cloisonnée, délimitée par le dessin qui était premier, et venait s’insérer dans ses mailles comme dans un filet.
La phase de dessin, incisive, laissait place à un lâcher-prise dans le remplissage de la trame. Phase méditative de cette phase de mise-en-couleur : « Se baigner dans une couleur ».
Ces dessins sont visibles sur son site : http://journaldespossibles.free.fr/
Depuis 2014, si le dessin précède toujours l’aquarelle, il est devenu motif. L’aquarelle vient se superposer à lui en un voile coloré. La trame reste présente, mais c’est celle du papier.
La phase de peinture est un jeu entre composition et hasard, à la recherche de l’équilibre entre montrer et cacher, voiler et dévoiler.